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(Constit) Le principe d'indivisibilité de la République





Le principe d'indivisibilité de la République française, ancré dans l'article 1er de la Constitution, est un pilier fondamental du droit constitutionnel français. Le Conseil constitutionnel, dans son interprétation et application de ce principe, le relie étroitement aux dispositions de l'article 3 de la Constitution de 1958, qui énonce que la souveraineté nationale réside dans le peuple, s'exerçant par ses représentants et par le référendum, et qu'aucune section du peuple ni aucun individu ne peut s'en attribuer l'exercice. Cette interprétation est également en harmonie avec l'article 6 de la Déclaration des droits de l'Homme et du citoyen, qui stipule que la loi doit être la même pour tous, que ce soit pour protéger ou pour punir.


Ces textes fondamentaux établissent conjointement les principes d'indivisibilité de la République, d'unicité du peuple français et d'égalité des citoyens devant la loi. En vertu de ces principes, toute forme de discrimination fondée sur l'origine, la race ou la religion est catégoriquement interdite. Le Conseil constitutionnel a ainsi développé une jurisprudence qui proscrit toute reconnaissance législative de groupes ou communautés basés sur ces critères.


Cette approche a été illustrée dans plusieurs décisions notables du Conseil constitutionnel. Par exemple, dans sa décision n° 91-290 DC du 9 mai 1991 concernant le statut de la Collectivité territoriale de Corse, le Conseil a affirmé que la Constitution ne reconnaît que le peuple français, composé de tous les citoyens français sans distinction d'origine, de race ou de religion, rejetant ainsi toute référence législative à un autre peuple, tel que le peuple corse.


Dans une décision ultérieure, n° 99-412 DC du 15 juin 1999, relative à la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires, le Conseil a jugé inconstitutionnelle une disposition législative accordant des droits collectifs à des groupes définis par une communauté d'origine, de culture, de langue ou de croyance. Cette décision s'appuie sur l'article 1er de la Constitution, soulignant que la reconnaissance de droits spécifiques à de tels groupes porterait atteinte aux principes d'indivisibilité de la République, d'égalité devant la loi et d'unicité du peuple français.


Enfin, dans la décision n° 2004-505 DC du 19 novembre 2004, concernant le traité établissant une Constitution pour l'Europe, le Conseil constitutionnel a réaffirmé de manière catégorique que les articles 1er à 3 de la Constitution s'opposent à la reconnaissance de droits collectifs à tout groupe défini par une communauté d'origine, de culture, de langue ou de croyance.


Ces décisions illustrent la manière dont le Conseil constitutionnel veille à préserver les principes fondamentaux de la République française, en particulier l'indivisibilité de la République, l'unicité du peuple français et l'égalité de tous les citoyens devant la loi.

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